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Entreprises

Un client peut-il refuser de payer une facture ?

Par LDJ
Publié le
18/11/2025
Client qui refuse de payer une facture – droits, recours et démarches

Un client peut-il refuser de payer une facture ?

Face à l’explosion des retards de paiement et des factures qui s’accumulent dans les entreprises, il devient essentiel de savoir ce que dit réellement le droit. Jusqu’où un client peut-il aller ? Où commencent les abus ? Et surtout, quels recours concrets s’offrent aux professionnels pour se protéger des impayés qui menacent leur trésorerie ?

Sommaire

  1. Quand un client peut-il réellement refuser de payer ?
  2. Comment prévenir un refus de paiement ?
  3. Quelles démarches entreprendre en cas de refus persistant ?
  4. FAQ – Tout comprendre sur les impayés et le refus de paiement

1. Quand un client peut-il réellement refuser de payer ?

Si le principe est simple — toute facture émise pour une prestation réalisée doit être réglée, la réalité est plus nuancée.

Le droit reconnaît en effet au client la possibilité de contester une facture. Cette contestation n’est pas un refus arbitraire : elle doit reposer sur des éléments objectif et vérifiables. Une erreur de calcul, une prestation non conforme, un prix non validé ou un travail incomplet peuvent légitimement justifier un blocage temporaire du paiement.

La frontière entre bonne foi et mauvaise volonté reste toutefois délicate à apprécier. Il n’est pas rare qu’un client invoque des arguments flous ou tardifs pour retarder l’échéance. Dans ce cas, ce n’est pas le refus qui prime, mais la preuve.

Le professionnel doit être capable de démontrer que la prestation a été exécutée conformément à l’accord initial.

D’où l’importance, souvent ignorée, de formaliser chaque étape de la relation commerciale : devis signé, échanges écrits, description précise des missions, conditions de règlement clairement définies. Une facture correctement rédigée, qui respecte toutes les mentions légales, devient alors un document difficilement contestable.

💡 Astuce : sécurisez la preuve dès le début

Conservez systématiquement toutes les traces écrites de votre relation commerciale : devis signés, échanges mails, confirmations de commande, photos avant/après, bon d’intervention… En cas de litige, ces éléments valent davantage qu’un simple rappel oral et permettent de lever immédiatement les contestations infondées. Plus vos preuves sont précises, plus il est difficile pour un client de refuser de payer.

2. Prévenir un refus de paiement : un enjeu central pour les entreprises

La lutte contre les impayés commence bien avant l’envoi de la facture.

Pour réduire les risques, la prévention est la meilleure alliée.

Connaître la situation financière de ses clients est devenu indispensable : des outils comme Infolegale ou Infogreffe permettent de consulter leurs bilans, leur historique de paiements ou d’éventuelles procédures en cours. Cette vigilance préalable, simple mais efficace, permet d’identifier les partenaires les plus fragiles.

La rédaction des Conditions Générales de Vente constitue l’autre pilier de la prévention.

C’est dans ces documents que l’on fixe les règles du jeu : modalités de paiement, pénalités de retard, acomptes, conditions d’exécution, responsabilités… Des clauses renforcées , comme la réserve de propriété ou la clause pénale, permettent même d’encadrer plus fermement les situations de non-paiement.

Enfin, le choix du mode de paiement influence directement le risque d’impayé. Si le chèque reste l’un des moyens les plus incertains, le virement et le prélèvement SEPA apportent une sécurité bien supérieure. Exiger un acompte avant le début de la prestation constitue également un moyen simple de filtrer les profils à risque. L’objectif est clair : anticiper les blocages avant qu’ils ne deviennent des impayés, et réduire au maximum la marge d’incertitude.

💡 Astuce : ne multipliez jamais les relances

Deux relances maximum suffisent. Au-delà, vous donnez au client le sentiment que vous n’irez jamais plus loin et vous banalisez l’impayé. Une relance téléphonique + une relance écrite, puis mise en demeure si nécessaire : c’est le schéma le plus efficace pour maintenir la pression tout en restant dans un cadre professionnel.

3. Quelles démarches en cas de refus persistant ?

Lorsque, malgré les précautions, un client refuse de régler, une procédure progressive doit être engagée. Le premier réflexe reste la relance amiable, de préférence par téléphone. Ce contact direct permet d’identifier rapidement l’origine du problème : oubli, difficulté financière, désaccord... Dans de nombreux cas, ce simple échange suffit à débloquer la situation.

Si le retard persiste, la relance écrite devient indispensable. Elle permet de matérialiser la démarche du créancier et de rappeler au débiteur les pénalités encourues. À ce stade, multiplier les relances est contre-productif : un client habitué à recevoir plusieurs rappels risque de s’installer dans la complaisance. La suite logique est donc la mise en demeure, envoyée en recommandé avec accusé de réception. Ce document marque une étape juridique décisive : il avertit formellement le client qu’une action judiciaire peut être engagée.

Sans réaction, deux voies demeurent :
l’injonction de payer, rapide, peu coûteuse et adaptée aux petites créances ;
l’assignation en justice, plus lourde mais indispensable en cas de contestation sérieuse.

Depuis la loi Macron de 2016, les impayés de moins de 4 000 € peuvent même être traités directement par un huissier via une procédure simplifiée, ce qui accélère considérablement le recouvrement. Une fois la décision obtenue, les mesures d’exécution (saisie des comptes, saisie des biens...) peuvent enfin être mises en œuvre.

FAQ – Tout comprendre sur le refus de paiement et les factures impayées

Un client peut-il légalement refuser de payer une facture ?

Oui, mais seulement si le refus repose sur un motif sérieux : erreur dans la facture, prestation non conforme, absence d’accord préalable sur le prix, retard majeur dans l’exécution, etc. Un refus non justifié demeure illégal.

Le client peut-il ne rien payer si la prestation n’est que partiellement contestée ?

Non. En cas de litige partiel, le client doit régler la partie non contestée de la facture. Le solde peut être bloqué le temps de résoudre le différend.

Que faire si le client refuse de signer le devis mais accepte la prestation ?

Les échanges écrits (courriels, SMS, accusés de réception, bon de commande, échanges sur messagerie) peuvent constituer des preuves suffisantes. Sans écrit, la situation reste plus délicate mais pas impossible : le professionnel peut s’appuyer sur des éléments matériels (photos, preuves d’intervention, factures fournisseurs…).

Combien de temps ai-je pour réclamer une facture impayée ?

Le délai de prescription est en principe de 5 ans entre professionnels. Il est réduit à 2 ans pour les litiges avec un consommateur. Passé ce délai, aucun recouvrement n’est plus possible.

Le client peut-il demander une réduction après coup ?

Il peut la demander, mais rien n’oblige le professionnel à l’accorder. En revanche, si la prestation présente un défaut avéré, une réduction peut être négociée pour éviter un contentieux.

Dois-je continuer à travailler si ma facture précédente n’est pas payée ?

Non. Le professionnel peut suspendre immédiatement la prestation tant que le paiement dû n’a pas été effectué. Le droit prévoit qu’un créancier ne doit pas poursuivre son travail en cas d’impayé.

Puis-je appliquer des pénalités de retard automatiquement ?

Oui, dès le lendemain de la date d’échéance indiquée sur la facture. Pour les professionnels, deux éléments sont obligatoires :
– les intérêts de retard,
– l’indemnité forfaitaire de 40 € pour frais de recouvrement.

Que faire si le client affirme ne jamais avoir reçu la facture ?

Envoyer la facture par un canal traçable (courriel avec accusé de lecture, envoi recommandé, espace client…). Dès que la réception est prouvée, le délai de paiement recommence.

Peut-on engager un huissier avant d’aller au tribunal ?

Oui. Depuis la loi Macron, pour les créances inférieures à 4 000 €, l’huissier peut engager une procédure simplifiée sans passer par un juge. Pour les montants plus élevés, l’huissier peut intervenir uniquement après une décision judiciaire.

La mise en demeure est-elle obligatoire ?

Elle n’est pas juridiquement obligatoire mais elle est essentielle : elle prouve la demande de règlement, enclenche des délais légaux et permet de justifier une action en justice. Sans mise en demeure, une procédure peut être rejetée.

Que se passe-t-il si le client est en difficulté financière ?

Le créancier peut proposer un échéancier, un paiement en plusieurs fois, ou un accord amiable. En cas d’insolvabilité avérée, une déclaration au passif dans le cadre d’une procédure collective (redressement ou liquidation judiciaire) peut être nécessaire.

Puis-je facturer des frais supplémentaires pour les relances ?

En B2B, seuls les frais légaux (40 € forfaitaires) peuvent être exigés. En B2C, aucune facturation de frais de relance n’est autorisée pour un consommateur.

Une facture sans devis signé est-elle valable ?

Oui, si la prestation a été clairement demandée et exécutée. La facture vaut preuve, mais le litige peut être plus difficile à trancher sans validation écrite préalable.

Que faire si le client fait opposition à l’injonction de payer ?

Le dossier est automatiquement basculé devant le tribunal compétent. Le litige devient contradictoire, et chaque partie doit présenter ses preuves. C’est une étape plus longue, mais incontournable en cas d’opposition.

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