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Famille

Divorce : définitions juridiques et étapes clés

Par LDJ
Publié le
15/1/2025
Divorce

Divorce : quel type choisir et comment engager la procédure ?

Le divorce, en tant que rupture légale du lien matrimonial, constitue une procédure complexe encadrée par des dispositions strictes du Code civil. Il implique des enjeux majeurs pour les époux, tant sur le plan personnel que patrimonial, et nécessite souvent une assistance juridique adaptée.

En France, plusieurs types de divorce sont prévus, allant du consentement mutuel à des procédures contentieuses plus formelles.

Chaque situation appelle une approche spécifique, selon les circonstances et les accords (ou désaccords) entre les conjoints. Cet article explore en détail les différents types de divorce ainsi que les étapes clés des procédures applicables.

Sommaire :

  1. Introduction
  2. Les types de divorce
  3. Procédure de divorce par consentement mutuel
  4. Procédures de divorce contentieux
  5. Réforme de la procédure contentieuse
  6. FAQ

Les types de divorce

Selon l'article 229 du Code civil, le législateur français prévoit quatre motifs principaux de divorce, chacun répondant à des situations spécifiques dans lesquelles les époux peuvent se trouver :

  1. Divorce par consentement mutuel
    Ce type de divorce est qualifié de procédure amiable, car les époux s’accordent sur le principe même de la séparation ainsi que sur les modalités qui en découlent (partage des biens, garde des enfants, pension alimentaire, etc.). Ce divorce reflète une volonté commune de gérer la séparation dans un climat de collaboration, réduisant les conflits et les délais. On distingue ici deux sous-catégories :
    • Le divorce par consentement mutuel contractuel, qui se déroule sans audience devant un juge, à condition que les époux soient d'accord sur tout et que leurs avocats respectifs formalisent une convention validée par un notaire.
    • Le divorce par consentement mutuel judiciaire, qui nécessite une validation par le juge aux affaires familiales lorsque des désaccords subsistent ou dans certaines situations particulières (par exemple, lorsqu’un enfant mineur demande à être entendu).
  2. Divorce par acceptation du principe de la rupture du mariage
    Ce divorce repose sur un accord entre les époux quant à la rupture du lien matrimonial, mais ils ne parviennent pas à s’entendre sur ses conséquences. Les sujets de désaccord peuvent concerner des aspects tels que :
    • La garde des enfants ou le droit de visite ;
    • La liquidation du régime matrimonial (partage des biens communs) ;
    • La question de la pension alimentaire ou de la prestation compensatoire.
      Cette procédure offre une certaine souplesse, car elle se concentre sur la gestion des conséquences, sans débat sur les raisons ayant conduit à la séparation.
  3. Divorce pour altération définitive du lien conjugal
    Ce motif de divorce est justifié par une cessation volontaire et prolongée de la vie commune. En pratique, cela signifie que l’un des époux peut demander le divorce si l’autre a quitté le domicile conjugal depuis au moins un an avant l’assignation. Cette cessation doit être démontrée à l’aide de preuves concrètes, telles que :
    • Des témoignages ou attestations ;
    • Une main courante déposée au moment du départ ;
    • Des factures ou documents administratifs prouvant l'absence de cohabitation.
      Ce divorce est particulièrement adapté aux situations où la séparation est déjà un fait établi, mais où l’un des époux refuse de donner son consentement à un divorce amiable.
  4. Divorce pour faute
    Considéré comme le plus conflictuel, ce type de divorce repose sur la démonstration que l’un des époux a commis une faute grave constituant une violation des obligations du mariage, définies notamment à l'article 242 du Code civil. Parmi les fautes fréquemment invoquées figurent :
    • L’infidélité ;
    • L’abandon du domicile conjugal sans justification ;
    • L’absence de soutien en cas de difficultés (maladie, problème financier, etc.) ;
    • Le non-respect des charges du mariage, comme la contribution financière ou matérielle au ménage.
      Ce type de procédure est souvent émotionnellement éprouvant, car il nécessite de prouver la faute devant le juge, avec des conséquences potentiellement importantes sur le partage des biens et la pension compensatoire.

Chaque type de divorce répond à des situations spécifiques, offrant aux époux un cadre juridique adapté à leur contexte particulier. Un accompagnement par un avocat spécialisé reste essentiel pour guider les parties dans ce processus souvent complexe.

Procédure de divorce par consentement mutuel

Le divorce par consentement mutuel est une procédure amiable, souvent perçue comme la voie la plus simple et rapide pour mettre fin à un mariage. Il repose sur deux formes principales, offrant aux époux la possibilité d’adapter la démarche à leur situation particulière.

1. Consentement mutuel contractuel (article 229-1 du Code civil)

Cette forme de divorce se distingue par l’absence d’intervention du juge, ce qui en fait une procédure simplifiée et discrète. Voici les étapes principales :

  • Les époux, assistés de leurs avocats respectifs, rédigent une convention de divorce détaillant les modalités de la séparation, notamment le partage des biens, la garde des enfants, et la pension alimentaire.
  • Un délai de réflexion de 15 jours est imposé après la réception de la convention par les parties, afin de garantir qu’aucune décision n’a été prise sous la précipitation.
  • Après ce délai, la convention est déposée chez un notaire, qui s’assure de sa conformité aux règles légales et la valide par enregistrement.

Cette procédure est accessible uniquement si les époux sont en parfait accord sur tous les points et s’il n’existe aucun enfant mineur demandant à être entendu par un juge.

2. Consentement mutuel judiciaire (article 230 du Code civil)

Lorsque certaines spécificités empêchent le recours au divorce contractuel, le divorce par consentement mutuel judiciaire devient la solution appropriée. Les étapes sont les suivantes :

  • Les époux doivent d’abord procéder à la liquidation de leur régime matrimonial, souvent chez un notaire, pour organiser le partage des biens communs ou indivis.
  • Une fois la liquidation effectuée, une convention de divorce est rédigée par les avocats des époux et déposée auprès du juge aux affaires familiales (JAF).
  • Le juge examine la convention pour s’assurer qu’elle respecte les intérêts de chaque partie, notamment ceux des enfants. Après validation, le juge prononce officiellement le divorce.

Ce type de procédure s’applique également si un enfant mineur souhaite être entendu ou en cas de doutes sur l’équité de la convention.

Le divorce par consentement mutuel, sous ses deux formes, permet aux époux de se séparer dans un cadre pacifique et encadré, tout en bénéficiant d’un accompagnement juridique pour garantir une procédure équitable et respectueuse de leurs droits.

Procédures de divorce contentieux

Lorsque les époux ne parviennent pas à un accord amiable, le divorce devient contentieux, ce qui implique une procédure plus longue et stricte.
Chaque époux doit être représenté par un avocat spécialisé en droit de la famille. Ce type de divorce se décline en trois catégories principales, adaptées aux différentes situations de désaccord.

1. Divorce par acceptation du principe de la rupture

Articles 233 et 234 du Code civil

Dans ce type de divorce, les époux reconnaissent leur volonté commune de divorcer, mais ils ne parviennent pas à s’entendre sur les conséquences de la séparation. Ces désaccords peuvent concerner :

  • La garde des enfants et les modalités du droit de visite ;
  • Le partage des biens ou la liquidation du régime matrimonial ;
  • La fixation d’une pension alimentaire ou d’une prestation compensatoire.

Cette procédure offre une alternative aux conflits frontaux, car elle ne traite pas des causes du divorce, mais uniquement des conséquences, permettant ainsi d’éviter un débat sur les éventuelles fautes des parties.

2. Divorce pour altération définitive du lien conjugal

Articles 237 et 238 du Code civil

Ce motif de divorce repose sur une séparation de fait prolongée, traduisant une rupture effective de la vie commune. Pour que ce divorce soit prononcé, il faut prouver que la cessation de la vie conjugale dure depuis au moins un an avant l'assignation en divorce. L'époux demandeur doit apporter des preuves tangibles pour appuyer sa demande, telles que :

  • Des témoignages d’amis, de voisins ou de membres de la famille ;
  • Des documents administratifs démontrant l’absence de cohabitation (factures, courrier postal, etc.) ;
  • Une main courante déposée auprès de la police ou de la gendarmerie au moment du départ de l’époux absent.

Ce type de divorce est souvent utilisé lorsque l’un des époux refuse de consentir à une séparation amiable malgré une cessation durable de la vie commune.

3. Divorce pour faute

Articles 242 à 246 du Code civil

Le divorce pour faute est engagé lorsqu’un époux estime que l’autre a gravement manqué à ses obligations conjugales, constituant ainsi une violation du contrat de mariage. Parmi les fautes couramment invoquées, on trouve :

  • L’infidélité, qui constitue une trahison des obligations de fidélité prévues par le mariage ;
  • L’abandon de domicile conjugal, sauf circonstances exceptionnelles justifiées ;
  • Le non-respect des charges du mariage, tel que l’absence de contribution financière ou matérielle à la vie commune ;
  • Le refus de soutien mutuel, notamment en cas de maladie ou de difficultés financières.

Pour que ce divorce soit prononcé, l'époux demandeur doit fournir des éléments de preuve solides, tels que des messages, des photos ou des rapports d’enquête, afin de convaincre le juge des affaires familiales.

Les procédures contentieuses, bien que complexes et souvent longues, offrent un cadre légal pour résoudre les conflits et protéger les intérêts des époux et des enfants. Un accompagnement juridique personnalisé est essentiel pour naviguer dans ces démarches et garantir une défense efficace des droits de chaque partie.

Réforme de la procédure contentieuse

La réforme de la procédure de divorce contentieuse, introduite par la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019, a pour objectif de simplifier et d'accélérer les démarches judiciaires. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2021, le processus est organisé en une phase unique, supprimant certaines étapes intermédiaires autrefois obligatoires. Ce nouveau cadre se décompose en trois grandes étapes.

1. L’assignation

Article 1107 du Code de procédure civile

L'assignation est le point de départ de la procédure. Elle constitue une demande officielle formulée par l’avocat d’un des époux (ou par leurs avocats respectifs en cas de requête commune). Ce document fixe :

  • Les premières modalités du divorce, telles que les intérêts financiers ou familiaux ;
  • Le calendrier souhaité pour les audiences ;
  • Les mesures provisoires demandées, par exemple une pension alimentaire ou l’attribution du logement familial.

Si l’assignation est unilatérale, l’époux assigné dispose de 15 jours pour désigner son avocat, sous peine de subir un jugement par défaut.

2. L’audience d’orientation et sur mesures provisoires (AOMP)

Article 1109 du Code de procédure civile

Lors de cette audience, le juge aux affaires familiales (JAF) examine les demandes provisoires formulées dans l’assignation ou la requête commune. Ces mesures, prises par ordonnance, sont destinées à encadrer la situation des époux et des enfants pendant la durée de la procédure. Elles peuvent concerner :

  • La médiation familiale, afin de tenter un règlement amiable des différends ;
  • La fixation d’une pension alimentaire pour les enfants ou l’époux en difficulté financière ;
  • L’attribution temporaire du logement familial, en fonction des besoins des parties ;
  • Toute autre décision nécessaire pour préserver les intérêts des époux ou des enfants.

La présence des deux époux est souvent requise, et l’assistance des avocats est obligatoire. Cette audience marque la fin des mesures provisoires et le début de la mise en état du dossier pour le jugement final.

3. L’audience de plaidoirie

Articles 267 et 268 du Code civil

Cette étape finale est consacrée à la présentation des conclusions par les avocats des deux parties. Ces conclusions portent principalement sur :

  • La liquidation des intérêts financiers, c'est-à-dire le partage des biens et la liquidation du régime matrimonial ;
  • Les questions familiales, telles que la garde des enfants ou le droit de visite.

Le juge aux affaires familiales statue ensuite sur la demande de divorce et prononce, le cas échéant, la liquidation des biens matrimoniaux. Une fois le jugement rendu, les parties peuvent, si elles le souhaitent, faire appel pour contester la décision.

Cette réforme vise à rendre la procédure plus fluide et moins conflictuelle, en simplifiant les démarches et en encourageant les solutions amiables avant le jugement final. Elle offre également une meilleure protection des intérêts financiers et familiaux grâce à un encadrement plus rigoureux par le juge.

Conclusion

Le divorce, qu'il soit amiable ou contentieux, représente une étape délicate dans la vie des époux, nécessitant une compréhension claire des démarches juridiques. Les choix faits lors de cette procédure influencent directement les conséquences personnelles, patrimoniales et familiales de la séparation.

Une assistance juridique compétente, ainsi qu’une connaissance des textes applicables du Code civil, sont essentielles pour garantir une gestion efficace de ce processus.

FAQ :

1. Quels sont les principaux types de divorce en France ?

En France, le Code civil distingue quatre types principaux de divorce, chacun répondant à des situations spécifiques :

  • Divorce par consentement mutuel : Une procédure amiable où les époux s'accordent sur le principe et les modalités du divorce. Il peut être contractuel (sans juge) ou judiciaire.
  • Divorce par acceptation du principe de la rupture du mariage : Les époux conviennent de divorcer mais divergent sur les conséquences, comme la garde des enfants ou le partage des biens.
  • Divorce pour altération définitive du lien conjugal : Repose sur une séparation de fait d’au moins un an, prouvée par des éléments concrets (témoignages, factures, etc.).
  • Divorce pour faute : Prononcé en cas de manquements graves aux obligations conjugales, comme l'infidélité ou l'abandon du domicile.

Chaque type de divorce a des implications juridiques différentes et peut influencer la durée et la complexité de la procédure.

2. En quoi consiste le divorce par consentement mutuel contractuel ?

Le divorce par consentement mutuel contractuel (article 229-1 du Code civil) est une procédure simplifiée et rapide. Il s’applique lorsque les époux s’entendent sur tous les aspects de leur séparation (partage des biens, garde des enfants, pension alimentaire). Les étapes principales sont :

  1. Rédaction de la convention de divorce par les avocats des deux parties, détaillant les modalités de la séparation.
  2. Un délai de réflexion de 15 jours, pour permettre aux époux de reconsidérer leur décision.
  3. Dépôt de la convention chez un notaire, qui la valide juridiquement et enregistre l’accord.

Cette procédure ne nécessite pas de passage devant le juge, sauf si un enfant mineur souhaite être entendu.

3. Quels sont les motifs reconnus pour un divorce pour faute ?

Le divorce pour faute, défini par les articles 242 à 246 du Code civil, s’appuie sur des manquements graves aux obligations du mariage. Les motifs les plus souvent invoqués incluent :

  • L’infidélité, considérée comme une violation du devoir de fidélité entre les époux.
  • L’abandon de domicile conjugal, sauf justification légitime.
  • L’absence de soutien mutuel, par exemple en cas de maladie ou de difficulté financière.
  • Le non-respect des charges du mariage, comme le refus de contribuer financièrement ou matériellement à la vie commune.

Pour engager cette procédure, l’époux demandeur doit fournir des preuves solides (témoignages, documents écrits, enquêtes privées) démontrant la gravité des manquements.

4. Comment se déroule une procédure de divorce contentieux ?

Depuis la réforme introduite par la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019, la procédure de divorce contentieuse suit une phase unique comprenant :

  1. L’assignation : Une demande officielle, formulée par un avocat, qui fixe les premières modalités du divorce et les mesures provisoires souhaitées.
  2. L’audience d’orientation et sur mesures provisoires (AOMP) : Le juge statue sur des demandes temporaires comme la médiation, la pension alimentaire ou l’attribution du logement familial.
  3. L’audience de plaidoirie : Les avocats présentent leurs conclusions devant le juge, qui statue sur la liquidation des biens et prononce le divorce.

Cette réforme vise à simplifier la procédure et à limiter les délais, tout en assurant une gestion équitable des intérêts des parties.

5. Quelles preuves sont nécessaires pour un divorce pour altération définitive du lien conjugal ?

Dans un divorce pour altération définitive du lien conjugal (articles 237 et 238 du Code civil), l'époux demandeur doit prouver une cessation volontaire et prolongée de la vie commune depuis au moins un an. Les preuves peuvent inclure :

  • Des témoignages d’amis, voisins ou membres de la famille confirmant l’absence de cohabitation.
  • Des factures ou documents administratifs indiquant des adresses différentes pour les époux.
  • Une main courante déposée lors de la séparation initiale, attestant du départ de l’autre époux.

Ces éléments permettent au juge de vérifier la réalité de la séparation et de prononcer le divorce en l'absence d’accord amiable.

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