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Auto-Moto

Acheter un véhicule en toute sécurité : comment faire ?

Par LDJ
Publié le
13/1/2025
Acheter un véhicule en toute sécurité

Acheter une voiture : comment éviter les litiges et pièges courants

L'achat d'un véhicule, qu'il soit neuf ou d'occasion, est une démarche importante qui engage à la fois des aspects financiers et juridiques. Il est essentiel de connaître vos droits et de prendre certaines précautions afin d'éviter toute mauvaise surprise après la transaction.

Que vous passiez par un vendeur professionnel ou un particulier, les règles diffèrent et certains éléments clés doivent être vérifiés. Cet article vous guide à travers les obligations des vendeurs, les recours possibles en cas de litige, et les garanties légales pour effectuer un achat en toute sérénité.

Ce que dit la loi sur la vente d’un véhicule

La vente d’un véhicule est strictement encadrée par le Code civil, garantissant des droits à l'acheteur tout en imposant des obligations au vendeur.

Selon l’article 1582 du Code civil, la vente est définie comme une convention dans laquelle une partie, le vendeur, s'engage à livrer un bien, et l'autre, l'acheteur, s'engage à payer un prix convenu.

Cette définition met en lumière l'importance d'un accord clair et précis sur les termes de la transaction. Dès que les parties s’accordent sur l’objet (le véhicule) et son prix, la transaction devient juridiquement parfaite, conformément à l’article 1583 du Code civil, même si le véhicule n’a pas encore été livré ni payé.

Cela signifie que la propriété est transférée immédiatement à l'acheteur dès l'accord, indépendamment de la livraison ou du paiement.

En revanche, si la vente est entachée d’un vice du consentement, c’est-à-dire une erreur, un dol (manœuvre frauduleuse) ou une violence, l’acheteur peut demander l’annulation de la vente. Cette action est fondée sur les articles 1131 et suivants du Code civil, qui protègent les parties contre tout déséquilibre ou manipulation dans la conclusion du contrat.

Par ailleurs, le vendeur est tenu de garantir l'acheteur contre les vices cachés du véhicule. Un vice caché est un défaut sérieux qui :

  • Rend le véhicule impropre à l’usage prévu, ou
  • Diminue sa valeur au point que l'acheteur ne l’aurait pas acheté, ou seulement à un prix inférieur, s'il en avait eu connaissance.

Cette obligation découle de l’article 1641 du Code civil, qui protège l’acheteur contre les défauts qui n'étaient pas apparents lors de l'achat, mais qui existaient avant la vente. Par exemple, un problème mécanique grave ou un défaut structurel qui compromet l'utilisation du véhicule peut être considéré comme un vice caché.

Ainsi, la loi offre des mécanismes de protection robustes à l’acheteur, tout en responsabilisant le vendeur pour garantir la transparence et la conformité dans la vente d’un véhicule.

Les précautions à prendre avant l’achat

Vérification des informations obligatoires

Avant de conclure la transaction, l’acheteur doit s’assurer que les mentions obligatoires figurent bien dans le contrat de vente, notamment :

  • La marque, le modèle, le kilométrage, et le prix de vente.
  • L’existence d’un contrôle technique valide si le véhicule a plus de quatre ans.

Documents à exiger du vendeur

Le vendeur, qu’il soit un professionnel ou un particulier, doit fournir plusieurs documents :

  • Certificat d'immatriculation (carte grise).
  • Certificat de situation administrative (certificat de non-gage).
  • Déclaration de cession en deux exemplaires.
  • Pour les véhicules d’occasion : le dernier contrôle technique datant de moins de six mois.

Les délais de rétractation applicables

Dans certaines conditions, la loi accorde à l’acheteur d’un véhicule un droit de rétractation, permettant de revenir sur sa décision d’achat sans pénalité. Ces droits varient selon les modalités de la transaction et ne s’appliquent qu’en cas d’achat auprès d’un vendeur professionnel.

14 jours pour les achats à distance

Conformément à l’article L121-20-12 du Code de la consommation, l’acquéreur bénéficie d’un délai de 14 jours pour exercer son droit de rétractation après la livraison du véhicule.

Ce droit s’applique lorsque l’achat a été réalisé à distance, par exemple via un site internet ou une vente par correspondance. Ce délai vise à protéger le consommateur contre les risques liés à l'achat sans inspection physique du véhicule.

Pour exercer ce droit, l’acheteur doit notifier le vendeur de sa volonté de se rétracter, généralement par une lettre recommandée avec accusé de réception, et restituer le véhicule dans un état conforme.

7 jours en cas de crédit affecté

Lorsque l'achat du véhicule est financé par un crédit affecté, l’acheteur dispose de 7 jours pour se rétracter, conformément à l’article L311-15 du Code de la consommation. Ce délai commence à courir dès l'acceptation de l’offre de crédit par l'emprunteur. Si l’acquéreur se rétracte dans ce délai, la vente du véhicule est automatiquement annulée.

Absence de droit de rétractation pour les transactions entre particuliers

Les règles de rétractation ne s'appliquent pas aux transactions conclues entre particuliers. Dans ce cas, une fois le contrat signé et le véhicule livré, l'acheteur ne peut revenir sur sa décision, sauf en cas de vice caché ou de tromperie avérée.

Cette différence souligne l'importance d'une vigilance accrue lors d’un achat auprès d’un vendeur particulier.

Ces délais constituent une protection essentielle pour les consommateurs face à des décisions d’achat importantes, en leur permettant de réfléchir après la livraison ou l’obtention du financement. Toutefois, leur application est strictement encadrée et dépend des modalités spécifiques de l’achat.

Recours en cas de litige

Lorsqu’un litige survient après l’achat d’un véhicule, il est essentiel de connaître les droits de l’acquéreur et les étapes à suivre pour obtenir une réparation, qu’il s’agisse d’un vice caché ou d’une tromperie manifeste.

Vice caché

Un vice caché est un défaut grave qui n’était pas apparent lors de la vente et qui rend le véhicule impropre à l’usage prévu ou diminue considérablement sa valeur. Conformément à l’article 1648 du Code civil, l'acheteur dispose de deux ans à compter de la découverte du vice pour engager une action en justice.

Cependant, il incombe à l'acheteur de prouver que le défaut existait avant la vente, ce qui nécessite souvent une expertise automobile réalisée par un professionnel agréé.

Cette expertise a pour objectif de démontrer l’existence et l’antériorité du défaut, qu’il s’agisse d’un problème mécanique majeur, d’un défaut structurel ou de tout autre élément rendant le véhicule inutilisable.

Dol ou tromperie

En cas de tromperie manifeste de la part du vendeur, telle que la dissimulation volontaire d’un défaut ou la falsification des informations relatives au véhicule, l’acheteur peut invoquer un vice du consentement. Cette situation est régie par l’article 1131 du Code civil, qui permet à l'acheteur de demander l’annulation de la vente.

La preuve du dol peut être apportée par tout moyen, notamment par des documents falsifiés, des témoignages ou un rapport d’expertise.

Procédure à suivre

  1. Tentative de résolution amiable La première étape consiste à adresser une mise en demeure au vendeur. Cette lettre, rédigée avec précision, expose le litige et exige une solution dans un délai raisonnable (généralement 8 jours). Une mise en demeure constitue un avertissement formel et montre la volonté de résoudre le différend à l’amiable.
  2. Procédure judiciaire Si le litige ne peut être résolu amiablement, l’acheteur peut engager une procédure judiciaire devant le tribunal compétent. Le dossier devra inclure :
    • Une expertise contradictoire démontrant l’existence du vice caché ou de la tromperie.
    • Les pièces justificatives, comme le contrat de vente et les échanges avec le vendeur.

Le juge pourra alors ordonner la résolution de la vente, c’est-à-dire son annulation, ou exiger une indemnisation partielle ou totale, selon la gravité du préjudice.

Les recours disponibles garantissent à l’acheteur une protection juridique solide, tout en responsabilisant les vendeurs sur leurs obligations légales. En cas de litige, agir rapidement et constituer un dossier solide sont les clés pour faire valoir ses droits.

Conclusion

Acquérir un véhicule, c’est bien plus qu’une simple transaction : c’est un acte encadré par des règles précises visant à protéger l’acheteur comme le vendeur. En connaissant vos droits et en respectant les étapes légales, vous pourrez réduire les risques de litiges et garantir une expérience d’achat satisfaisante.

Pour toute question ou difficulté rencontrée lors de l’acquisition d’un véhicule, n’hésitez pas à consulter nos contenus détaillés sur ledevisjuridique.fr, qui vous accompagnent dans vos démarches juridiques.

FAQ

  1. Quels sont les droits de l'acheteur lors de l'achat d'un véhicule ?
    L'acheteur bénéficie de plusieurs protections juridiques :
    • Transfert de propriété immédiat : Selon l'article 1583 du Code civil, la propriété du véhicule est transférée dès que les parties s'accordent sur l'objet et le prix, même si le bien n'est pas encore livré ni payé.
    • Garantie contre les vices cachés : L'article 1641 du Code civil impose au vendeur de garantir le véhicule contre tout défaut caché le rendant impropre à l'usage ou diminuant considérablement sa valeur.
    • Annulation pour vice du consentement : En cas de dol, de violence ou d'erreur, l'acheteur peut demander l'annulation de la vente (article 1131 du Code civil).
  1. Quels documents le vendeur doit-il obligatoirement fournir lors de la vente ?
    Qu’il soit professionnel ou particulier, le vendeur doit remettre :
    • Certificat d'immatriculation (carte grise), barré et signé avec la mention "vendu le [date et heure]".
    • Certificat de situation administrative (non-gage) pour prouver qu’aucune opposition ou hypothèque ne pèse sur le véhicule.
    • Déclaration de cession en deux exemplaires, signée par les deux parties.
    • Contrôle technique valide (moins de six mois) pour les véhicules de plus de quatre ans vendus par un particulier.
    • Carnet d'entretien et livret d’utilisation (facultatifs mais souvent demandés par l’acheteur).
  1. Quels délais de rétractation sont applicables à l'achat d'un véhicule ?
    Les délais de rétractation dépendent du type de transaction :
    • 14 jours pour les achats à distance (article L121-20-12 du Code de la consommation), permettant de retourner le véhicule sans justification ni pénalité.
    • 7 jours si l'achat est financé par un crédit affecté (article L311-15 du Code de la consommation).
      Ces délais ne s’appliquent pas pour les transactions entre particuliers, où la vente est définitive dès l’accord.
  1. Quels sont les recours possibles en cas de litige après l'achat ?
    L'acheteur peut exercer plusieurs recours :
    • Pour un vice caché : Il dispose de deux ans à compter de la découverte du défaut pour agir en justice (article 1648 du Code civil). Une expertise automobile peut être nécessaire pour prouver que le défaut existait avant l’achat.
    • En cas de dol ou de tromperie : Si le vendeur a intentionnellement trompé l’acheteur, une action en nullité peut être engagée sur la base des articles 1131 et suivants du Code civil.
    • Procédure amiable ou judiciaire : Une mise en demeure peut être adressée au vendeur. En cas d’échec, une saisine du tribunal compétent est possible, accompagnée d’un rapport d’expertise.
  1. Comment éviter les litiges avant d'acheter un véhicule ?
    Voici quelques précautions à prendre :
    • Vérifiez les mentions obligatoires (marque, modèle, prix, kilométrage) sur l’étiquetage et dans le contrat de vente.
    • Assurez-vous que le vendeur détient les documents nécessaires, comme la carte grise et un contrôle technique valide.
    • Faites un essai du véhicule et inspectez-le avec un professionnel si nécessaire.
    • Méfiez-vous des prix anormalement bas, qui pourraient cacher des défauts ou des problèmes administratifs.
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